Marlon Brando


La consécration grâce au Parrain


La naissance du mythe Brando



Marlon Brando, sex-symbol de
toute une génération

Né en 1924 et mort en 2004, Marlon Brando est sans doute le plus réputé des acteurs de sa génération. Tout comme Al Pacino, Brando suivit des cours à l'Actor's Studio et, naturellement doué pour le jeu d'acteur, il suit la méthode de C.Stanislavski, qui consiste à priviliégier l'improvisation au strict respect du scénario.  Sa carrière commence au théâtre avec la pièce Remember Mama en 1944, jouée à Broadway mais c'est en 1951 qu'il devient véritablement connu grâce au célébre film de Elia Kazan, Un tramway nommé désir. Le succès du film propulse rapidement Brando au statut de superstar hollywoodienne et surtout au rang de sex-symbol. Dans les années qui suivirent, Brando joua dans Viva Zapata! en 1952 puis dans L'Equipée sauvage de Laslo Benedek. Dans ce film, il incarne le personnage de Johnny, jeune motard rebelle qui va devenir le symbole de toute une génération.



Seulement trois ans plus tard, il reçoit déja son premier Oscar du meilleur acteur pour son rôle dans Sur les quais, du réalisateur qui l'a fait connaitre : Kazan. A cette époque, la renommée de Brando est internationale, il devient un véritable mythe et enchaine les films en prenant quelques risques, comme celui de s'essayer à une comédie musicale au côté de Frank Sinatra : Guys And Dolls. Aucun rôle ne lui fait peur, il incarne chaque personnage, aussi différent soit-il, à la perfection, comme dans The Young Lions de E.Dmytryk, où il incarne un officier allemand. Mais dès les années 1960, la carrière de Brando commence à battre de l'aile.



Une réputation difficile


Brando dans Les
Révoltés du Bounty, 1962
En 1960, Brando se lance dans le western La vengeance aux deux visages aux côtés du réalisateur Sam Peckinpah puis de Stanley Kubrick. Mais l'ambiance de travail tourne vite au cauchemar et Brando se retrouve seul aux commandes du film. Les producteurs se rendent vite compte que Brando prend un retard considérable sur le planning initial et surtout qu'il est en train d'exploser le budget. Ils lui retirent donc le montage final. Le film ne rencontre pas son public, malgré tout, Brando continue à tourner, dans Les Révoltés du Bounty de Milestone en 1962, ou encore dans Les Reflets dans un oeil d'or de John Huston en 1967. Durant cette période, les différents réalisateurs avec lesquels il a tourné seront outrés de son comportement sur les plateaux si bien qu'il aura après cela la réputation d'être un acteur difficile et exécrable, qui, malgré son talent indéniable, est souvent la cause de dépassements de budgets faramineux...


C'est ainsi que, jusqu'au début des années 1970, Brando enchaine les films aux échecs cuisants et commence à être rejeté d'Hollywood, qui ne croit plus en lui. C'est alors que Coppola lui propose le rôle de sa vie : le personnage principal de son film Le Parrain.



Don Vito Corleone, le rôle qui relança sa carrière




Séance maquillage sur le tournage du Parrain, 1972


Coppola dû batailler auprès de la Paramount, qui produisait son film, pour pouvoir engager Brando. Pour convraincre les cadres de la poduction que Brando était le seul acteur capable d'incarner Vito Corleone, il leur proposa de l'engager à l'essai, qu'il ne touche aucun salaire et qu'il s'engage à rembourser la production s'il venait à, de part son comportement, impliquer un retard dans le tournage et un dépassement du budget. Marlon Brando se prend au jeu et improvise le rôle du Parrain en prenant l'initiative de mettre dans ses joues et son menton des boules de coton pour se créer un look sur mesure. Il change sa façon de parler et lors des essais, sa prestation est adulée. Ce sera lui, et pas un autre.


Le film connait un immense succès et relance de façon incroyable la carrière de Brando. L'image du Parrain sera désormais toujours associé à cet acteur hors norme et impressionnant de réalisme. Il reçu d'ailleurs, pour sa prestation, l'Oscar du meilleur acteur en 1973. Période faste pour Brando qui enchaine avec Le Dernier Tango à Paris de Bernardo Bertolucci, qui lui vaudra une fois de plus une nomination aux Oscars.



Une fin de carrière peu glorieuse

Dernier film de Brando, The Score, avec Robert De Niro
A partir de 1974, la carrière de Brando décline peu à peu. Sur le tournage d'Apocalypse Now de Coppola, l'acteur recommence ses frasques et occasionne de nombreux problèmes. Il est aussi de plus en plus exigeant en matière de salaire et oblige Coppola à lui reverser un intéressement sur les entrées du film. Même si le film obtient la Palme d'Or en 1979, la critique fustige Brando. Après cela, la carrière de Brando décline. En 1978 il accepte le rôle du père de Superman dans le film du même nom à condition de recevoir un salaire mirobolant, mais ne s'implique pas dans son personnage. Peu à peu, il s'éloigne du cinéma et sa vie personnelle devient un véritable fiasco. Son fils est condamné à dix ans de prison pour meutre (il assassinat le petit ami de la fille tahitienne de Brando) en 1990. En 1995, Brando est confronté au pire drame de sa vie : sa fille Cheyenne se suicide, âgée à peine de 25 ans...  Après cela, il ne tourna que dans deux films avant de mourir : The Brave, réalisé en 2001 par Johnny Depp et The Score de Frank Oz.

Marlon Brando, personnage insaisissable, mythe incontesté d'Hollywood, fut autant connu pour ses débordements sur les tournages que pour la qualité de son jeu et son talent. Il remporta tout de même huit Oscars (sept pour le Meilleur acteur, un pour le meilleur acteur dans un second rôle) tout au long de sa carrière et fut classé quatrième acteur de légende selon l'American Film Institute. Son nom n'est donc pas prêt de s'éteindre dans le monde du 7ème art...